Transrotor vs Pro-Ject : Deux Approches Distinctes du Vinyle, Une Conclusion Évidente
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La Transrotor ZET 1 : Un joyau de l'analogique à portée de clic
L’ Allemagne regorge d’experts en mécanique et pas seulement dans l’automobile. Transrotor, fabricant de tables de lecture basé à Bergisch Gladbach non loin de Cologne, est un des plus fameux représentants d’un tel savoir-faire appliqué au vinyle. Contrairement à la Transrotor Max (cf. n° 699), platine modulaire aux pièces tournées dans de l’aluminium poli, la Zet1, platine massive à entraînement courroie périphérique, fait appel au matériau acrylique choisi pour ses qualités de neutralité et d’esthétique. La base en acrylique d’épaisseur 25 mm repose sur des pieds volumineux en aluminium poli, tout comme le lourd plateau monté sur une colonne large où loge un axe de grand diamètre pour une rotation sereine, avec un couple naturel lié à la masse en mouvement – la platine pèse au total 24 kg.
Suite à l’arrêt de la production des bras Jelco, le choix de Jochen Räke, concepteur et père des Transrotor, s’est porté sur Rega et le bras RB880, aussi simple que performant grâce à son tube conique anti-résonnant et son câble phono sans connecteur intermédiaire. Le moteur est posé directement sur le socle, on modifie la vitesse en changeant de poulie. Evolutive, la Zet1 l’est par l’ajout d’un second moteur, d’un autre bras, d’un palier TMD, d’une alimentation externe Konstant1, ou d’un châssis complémentaire pour la transformer en Zet3...
L’écoute
Le pack en notre possession pour le test comprend une cellule MC Merlo fabriquée pour Transrotor par Goldring. Une cellule à basse impédance et pointe Micro Ridge reproduisant la forme du burin de gravure. Avec une telle masse en rotation, la Zet1 apparaît comme une platine hyperstable, totalement dénuée de bruit de fond. Le sentiment de plénitude et de profondeur est exacerbé, tout comme la microdynamique et la résolution. Le disque repose sur un couvre-plateau en acrylique et la platine est livrée avec un palet presseur lourd, de sorte que le disque fait vraiment corps avec le plateau.
Lors de la lecture de la Litany of Transformation (extrait A), la voix de la récitante acquiert une présence qui donne la chair de poule.
Comparée à d’autres platines à entraînement courroie, la Zet 1 paraît beaucoup plus rigoureuse, « a-romantique », privilégiant une forme de vérité plutôt qu’un arrangement avec une vision édulcorée de la musique. La Zet1 ne cherche pas à plaire, elle explore le sillon en donnant à entendre le travail d’enregistrement et de gravure. Avec le Korppoo Trio interprétant Sibelius (extrait C), tout se déroule comme si on se trouvait dans le studio en pleine session d’enregistrement, et alors « ça passe ou ça casse », on entend tout, bref, on est au cœur du travail des musiciens. La Zet 1 est d’une précision horlogère, on imagine que l’apport d’une cellule encore plus performante la passe en première ligue – de même les améliorations possibles en régulation et motorisation. La Zet 1 est une platine de passionné et de metteur au point, une sorte de bolide de compétition...
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